Studios In-Situ

Les Déclenchés ont pris pour habitude d’être conviés aux quatre coins du monde. Ils débarquent chambres photographiques sur l’épaule, laboratoire sous le bras, les poches pleines de chimie magique et investissent les espaces : cales de bateaux, vieux conteneurs, donjons de manoirs, pontons ondulants sur les flots…

Parfois, ils installent des fonds ou se saisissent du décor naturel, utilisent des éclairages de cinéma ou jouent avec l’astre solaire, font poser les pêcheurs ou des locaux amusés, déambulent pour débusquer leurs proies ou les laissent patiemment venir à eux un sourire au coin des lèvres.

Ils ont choisi de prendre le temps de prendre le temps. Comment pourrait-il en être autrement lorsque l’on fait le choix de photographier les gens avec des chambres du début du siècle, des afghans boxs faites maison, des boîtes de gâteaux percées d’un trou d’aiguille le tout avec du papier argentique, à la sensibilité très basse ? Les modèles d’un jour se retrouvent embarqués pour une expérience avec le temps ; ce moment étiré durant lequel il faut poser de longues secondes, voir minutes, pour avoir une photographie de qualité. Qu’est-ce que cela implique me direz-vous ?  Des postures d’antan, des torses bombés, des expressions fortes et marquées, un véritable moment de rencontre entre les photographes et leurs modèles avec qui se construit la photographie future. Elle passera de bain en bain puis de main en main, développée directement dans la rue.